Question posée par le groupe Meudon Ecologie Meudon citoyenne lors du Conseil municipal du 15 décembre 2020.
Monsieur le Maire,
Suite à la décision de la commission d’attribution des jardins familiaux de Meudon de ne pas renouveler les baux de location des parcelles des Jardins forestois arrivés à échéance au 31/12/2020, nous souhaitons rappeler le contexte et vous inciter à faire davantage. Si ce n’est pour le climat ou les jardiniers désormais sans terre, faites-le pour les meudonnais et les meudonnaises. Nos échanges durant la dernière campagne municipale ont permis de vérifier la forte demande pour ce type d’expérience.
Vous avez, à l’instar des villes voisines, mis en place les premiers jardins familiaux en 2015, à Meudon-la-forêt. Lors du tirage au sort, nous avons pu constater un nombre très élevé de demandes.
Le bail de 5 ans devait donner le temps à la mairie d’accompagner ce besoin, de rendre durable l’expérience proposée aux jardiniers des jardins forestois.
Le deuxième potager mis en place, est, d’après Chloroville, le fruit du budget participatif.
Et avec le 3ème jardin à Meudon-la-forêt nous sommes donc passé au bout de 5 ans de 47 parcelles aux jardins forestois à 81 parcelles. Les demandes toujours plus nombreuses continuent d’alerter sur le besoin de plus de parcelles.
Pourquoi ne pas développer plus rapidement les jardins partagés ? L’ADEME impose depuis 1an et demi à GPSO d’avoir 2 hectares consacré à cela. La municipalité de Chaville à négocié avec la SNCF, celle de Sèvres négocie avec Seine Ouest Habitat et celle de Vanves exploite les toits.
Ces jardins partagés sont bien d’avantage qu’un moyen de contenter nos électeurs, c’est un pari gagnant pour l’avenir de Meudon.
La mixité sociale, inter-quartier, intergénérationnelle et interculturelle y est forte car les jardiniers de différents âges, quartiers, origines et milieux sociaux s’y côtoient longuement, partagent et s’entraident.
Ils se sont attachés à leur petit bout de terre, dont ils ont amélioré la qualité autant qu’ils se sont attachés à leurs amis jardiniers.
A cette communauté réussie, s’ajoute les avantages connu et reconnu de santé environnementale : jardiner est pour beaucoup une vraie thérapie. L’OMS nous rappelle d’ailleurs, qu’outre les bienfaits d’être en bonne santé, la prévention des maladies physiques ou mentales par un environnement, une alimentation et des loisirs sains coutent moins cher que leur traitement.
Sans aller jusqu’à parler de l’effondrement climatique en cours, ces jardins participent également à la résilience de notre ville, c’est une amorce d’autosuffisance alimentaire, d’agriculture urbaine à promouvoir, cela participe à vouloir manger sain, local et sans pesticide. C’est également des expérimentations de permaculture à diffuser largement. Les projets menés par les jardiniers avec l’aide de l’association Espaces ont contribué à l’augmentation de la biodiversité à Meudon. Les jardiniers ont en effet grandement amélioré la qualité des sols et créé un petit étang ainsi qu’un poulailler. En outre il s’agit d’un loisir sain qui, au lieu de participer au dérèglement climatique, contribue à le résorber.
Pourquoi ne pas avoir anticipé ce qui allait se casser en renvoyant les jardiniers actuels ?
Que ferez-vous dans 5 ans ? Avez-vous envisagé un nouveau mode de gestion permettant d’avantage de durabilité ?
Bien sûr, il ne faut pas laisser de côté ceux n’ayant pas été tirés au sort.
Notre question est la suivante : Quel est votre engagement sur le sujet de la démultiplication de l’expérience des jardins forestois, de manière à pouvoir accéder à la demande des familles meudonnaises et à éviter les situations de blocage à laquelle nous avons assisté suite à la dernière commission d’attribution ? Seul moyen à notre sens d’éviter le mécontentement légitime des familles meudonnaises concernées. Nous tenons à faire ici la remarque que le territoire meudonnais recèle encore de nombreuses parcelles qui peuvent aisément être revalorisées d’un point de vue écologique et social, en particulier les nombreuses pelouses des offices HLM, des copropriétés ou de certains espaces verts. Le passage de certaines parcelles de jardins familiaux en jardins collectifs nous semble également être une des solutions au problème.