Suivant le principe selon lequel le vainqueur écrit l’histoire, nous avons hérité d’un square glorifiant un assassin notoire, Bugeaud, auteur des enfumades ayant entraîné la mort de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants lors de la colonisation algérienne. Cette méthode de mise à mort consistait à asphyxier les personnes réfugiées ou enfermées dans une grotte en allumant, devant l’entrée, des feux. Des villages entiers en ont été les victimes, des tribus entière annihilées. En nommant un square au nom de ce général, la ville entretient sa mémoire et fait passer cet assassin pour un homme honorable. Nous avions demandé à la majorité municipale de rebaptiser ce square de la honte mais le maire avait refusé prétextant le caractère privé de ce square alors même que la dénomination d’une voie même privée s’exerce sous le contrôle du maire.

Depuis plusieurs mois, un grand nombre d’habitant.es réclament d’honorer la mémoire de Malik Oussekine, étudiant, ancien habitant de Meudon tué par la police de Pasqua en 1986 à l’âge de 22 ans, en marge d’une manifestation. Nous demandons fermement que les Meudonnais.es soient entendu.es et que le square Bugeaud soit rebaptisé en mémoire de Malik Oussekine. Si réécrire l’histoire n’est pas possible, choisir ceux que la cité porte au pinacle l’est.  Faisons le choix d’honorer les victimes plutôt que les assassins. Soyons à la hauteur du devoir de mémoire, et souvenons du passé, pour construire ensemble un avenir partagé.