Question orale sur les cantines de Meudon – conseil municipal du 25 mars 2021.
Dans le Chloroville numéro 172 et daté de janvier 2020, l’article portant sur les restaurants scolaires indique : « Enfin, le plastique est exclu des cantines, puisque tous les restaurants scolaires bénéficient de contenants de réchauffe en inox depuis le début de l’année 2020. »
Cette annonce fait suite à l’entrée en vigueur du nouveau prestataire, Sogeres, pour lequel le CCTP indique en pages 31 et 32 : « La ville souhaite une livraison des plats chauds en bacs inox.
Cependant, au regard des difficultés techniques qu’imposent le passage en bac inox, tous les sites ne seront pas concernés dès août 2019. A titre informatif, 12 sites, représentant 13 offices sont programmés pour le passage en bac dès le début de l’accord cadre. Le calendrier de passage des autres sites (soit 8 autres sites) sera communiqué en cours de marché public par la ville au titulaire. »
Il est ajouté plus bas : « Les sites ne pouvant pas recevoir de bacs inox devront être livrés dans des barquettes thermoscellables biosourcées, recyclables et assurer une étanchéité absolue. »
Ces barquettes « biosourcées » viennent d’arriver sur le marché et n’ont fait l’objet d’aucune étude concernant leur effet sur la santé humaine (présence de pesticides, de molécules pétrosourcées). Elles bénéficient d’un film plastique thermoscellable, en plastique élémentaire, sur lequel la condensation se charge en polyéthylène, un perturbateur endocrinien.
Rappelons ici que la nécessité de supprimer le plastique des cantines scolaires fait suite à la publication dans des revues scientifiques de haut niveau, d’études très préoccupantes qui affirment que les perturbateurs endocriniens présents dans les plastiques alimentaires, sont responsables de nombreuses pathologies chez l’être humain et, plus grave encore, chez l’enfant (obésité, cancer, puberté précoce, etc). Ces études ont eu pour conséquence le vote à l’unanimité d’un article de la loi EgAlim visant à la suppression des plastiques dans les cantines à l’horizon 2025. Les molécules problématiques, présentes dans les plastiques (et les matériaux appelés « bioplastiques »), migrent dans la nourriture le plus souvent, quand elle est chaude, et dans les matières grasses (huiles, vinaigrettes).
La précision est importante car l’article du Chloroville indique, sans nuance, que le plastique est « exclu » des restaurants scolaires. Or il reste de vigueur pour la vaisselle chez les plus petits, pour les entrées froides avec vinaigrette et… pour les plats chauds également !
Que se passe-t-il avec le prestataire ? Depuis l’entrée en vigueur du contrat Sogeres, de nombreux parents d’élèves des écoles meudonnaises n’ont eu de cesse de vous signaler des manquements répétés, dans l’exécution du contrat du prestataire. Dans les écoles devant faire partie de la première vague de changement, il a été constaté d’innombrables manquements au CCTP.
A chaque nouveau signalement par un parent, un mail de la Ville signalait la mise en conformité prochaine du service fourni par le prestataire. Sogeres a successivement indiqué avoir des problèmes d’approvisionnement, puis de gestion et enfin de vol massif de matériel ! Ceci même alors que l’infirmière scolaire déplorait en commission restauration l‘accumulation de bacs inox dans les locaux de l’école Paul Bert, bacs qu’ils sont censé récupérer pour ne pas en manquer. Pourtant, après plus de 15 mois de défaillances répétées, vous avez indiqué en décembre 2020 que la mairie déclenchait enfin l’application de pénalités financières.
Vous comprendrez aisément que sur ce dossier, nos interrogations soient nombreuses. Quelles sont les pénalités financières appliquées au prestataire ? Est-ce les 200€ par manquement, prévu dans le CCAP pour non-respect des modalités de transport des repas ? Pourquoi la ville a-t-elle tant tardé à les appliquer ? Qui, au sein des écoles, fait remonter de façon efficace ces dysfonctionnement hormis les parents d’élèves dont ce n’est ni le rôle ni le métier ? Lors de leurs signalements vos services n’avaient pas été systématiquement alerté. Le prestataire peut-il nous fournir la liste des composants de ces barquettes dites « biosourcées » et du film plastique attenant ?
Enfin, le plus important, malgré une satisfaction en hausse sur la qualité gustative des repas, les parents se plaignent dans toutes les écoles des portions insuffisantes servis à leurs enfants. Ce point, et ceux qui le précèdent, auraient dû suffire à réinterroger le marché en cours avec Sogeres. Aussi, pourquoi ce prestataire a-t-il été reconduit malgré les nombreux manquements ?